A celle qui fut un soleil dans mon ciel noir et que j'attends pour prendre sa main.

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Rêve sur la place rouge

Basile le Bienheureux

Je me crois dans la chanson de Bécaud, mais ce soir la place rouge n'est pas vide. La nuit est tombée sur Moscou, il fait froid. Je me sens bien, la main d'Annabelle glissée dans la mienne, ses longs cheveux blonds tombant sur ses épaules. Fragile m'as tu dis, oui, ses yeux me regardent, un sourire sur son visage, c'est vrai que l'on dirait un ange. Nous nous sommes arrêtés un moment pour regarder l'église Basile le Bienheureux. Cette image est magnifique, les couleurs semblent irréelles. Moscou est silencieuse, malgré de nombreux touristes qui photographient à tout va.

J'ai laissé mes filles seules ce soir, emmené ma compagne dîner en ville, dans ce petit restaurant perdu dans une rue obscure. Le patron nous connaît bien, ce soir nous lui avons annoncé notre départ prochain. Il semblait triste, m'as demandé de revenir avec mes filles encore une fois et nous serions ses invités. Vois tu cette ville est froide et hostile, mais les russes ont une chaleur dans le cœur qui me manquera. J'ai un peu voyagé certes, mais c'est la première fois que je ressens cela.

Moscou, je lui doit tellement d'émotion. Annabelle, qui se serre contre moi, blottissant sa tête au creux de mon épaule. Ses cheveux ont l'odeur de ce parfum discret que j'aime tant. Tu aimerais cette image, mon bras l'enroulant comme pour la protéger, la réchauffer. Souvent je t'ai parlé d'Annabelle, t'ai-je dis seulement les émotions que je ressentais près d'elle. Peut être en écrivant une scène dans un aéroport. J'ai relu ton mail lors de mon arrivée en Russie, tu ne voyais rien dans ta boule de cristal avec cette jolie blonde. Ai-je voulu te contredire ? Non, j'étais simplement aveugle, mes yeux étaient voilés par une vieille douleur qui se manifeste souvent en moi.

Kremlin

Qu'il est bon en cet instant de sentir qu'un cœur bat pour soi. Cette année en Russie je l'ai passée avec toi, si loin au delà des montagnes. Tu m'as tenu quand je perdais l'équilibre. Moscou aura renforcé notre complicité. Je ferme les yeux et t'imagine ici sur cette place, dans la nuit froide. Tu as ce magnifique sourire qu'un jour j'ai reçu. J'entend une musique, lentement tu avances vers moi. D'un regard tu me demande de te faire valser. Une de mes mains prend la tienne et l'autre enserre ta taille, je sens ton bassin collé au mien, comme un papillon tu poses ton autre main sur mon épaule. Je commence à tourner, doucement d'abord, comme si j'avais peur de te faire mal. Nos yeux se fixent tandis que le Kremlin défile de plus en plus vite en arrière plan. Tenir ton corps si près de moi me trouble, quelques minutes de valse avec toi, sans un mot, juste ton sourire et tes yeux.

Je tourne de plus en plus vite, tu me suis sans effort, comme si nos pas glissaient sur de l'air. J'aime ce moment qui n'appartient qu'à nous deux. La musique s'arrête, je dépose dans la paume de ta main un baiser, mes yeux se lèvent, tu as disparu. Annabelle me sourit toujours, son doux visage se demande où sont mes pensées. Mes doigts glissent dans ses cheveux et je pose mes lèvres au coin de sa bouche, timide et honteux de mon infidélité mentale. Mais pourquoi serais je honteux ? je me sentais bien tout simplement, en cet instant, j'ai pensé aux deux femmes de mon année en Russie, celle qui partage désormais ma vie et celle qui me donna par de simples mots envie de la vivre. Ce rêve est à toi.

Thomas, Moscou